En 1991, un petit objet en grès blanc taillé fut mis au jour sur le site archéologique de Humeima, une ancienne cité caravanière située à mi-chemin entre la capitale du royaume nabatéen, Petra, et le port d’Aqaba, sur la mer Rouge. Ce petit rectangle surmonté de deux protubérances symétriques a ensuite été daté de la fin du VIIe siècle ou début du VIIIe siècle. John P. Oleson, professeur d’archéologie à l’Université de Victoria au Canada, dirigeait les fouilles sur le site dans les années 1990. Ses collègues et lui ont d’abord pensé qu’il s’agissait d’une miniature d’un autel nabatéen “à acrotères” ou “à cornes”, mais en l’étudiant de plus près, Oleson s’est rendu compte qu’il ressemblait davantage à des artefacts plus récents qui symbolisent la tour dans les jeux d’échecs de l’Empire musulman. “C’est une forme habituelle dans les pièces arabes, et on la retrouve jusqu’aux XIIIe et XIVe siècle”, poursuit l’archéologue qui a présenté ses travaux en novembre au colloque annuel de l’ASOR [un organisme américain spécialisé dans l’étude des peuples et des cultures du Proche-Orient] à San Diego, Californie. Les conclusions d’Oleson ne changent rien à ce que nous savons des origines du jeu d’échecs : il reste encore très probable qu’il a été inventé en Inde au tournant du VIe siècle avant d’être introduit en Perse, puis dans l’Empire musulman et enfin en Europe. Mais l’artefact découvert en Jordanie témoigne de la rapidité avec laquelle il a conquis tout l’Empire musulman, et tous les niveaux de la société. source Courrier international
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